Un article de "Maison Française" décrit notre activité en ces termes :
PROFESSION : SCÉNOGRAPHES DU VÉGÉTAL
Près du canal Saint-Martin, à Paris, une ancienne menuiserie a été métamorphosée en ode à la nature
PAR CLÉMENCE LE BOULANGER • PHOTOGRAPHE FRANCIS AMIAND • STYLISME GILLES DALLIÈRE
Ne lui dites surtout pas qu'elle a une « jolie boutique », elle risquerait de se vexer. Solveig Küffer refuse que la Galerie Végétale soit considérée comme un simple magasin, et davantage encore comme un fleuriste traditionnel.
« Disons que notre lieu est un immense atelier dévoué corps et âme à Dame Nature, confie-elle. Plus que des fleuristes, nous sommes des scénographes du végétal ».
Vaste programme. Leur matière première favorite demeure quand même la fleur. Dressée au fond de cette ancienne menuiserie à l'aspect brut, une immense table en bois déborde de fleurs fraîches. De saison, uniquement.Là, point d'alignement conventionnel de seaux en zinc.
« Notre credo? Travailler les fleurs comme des tableaux, confie Solveig. Je m'explique : sur la table, nous présentons une dizaine de variétés dans des, vases ultrasimples. L'idée est que l'une d'entre elles est la star. C'est en fonction de sa couleur, de sa tenue et de sa forme que les autres fleurs sont disposées autour d'elle. Afin de créer une masse homogène ».
Si lors de leurs pérégrinations matinales à Rungis, ils dénichent de surprenants dahlias noirs auprès de petits producteurs de la région parisienne, ils en feront les vedettes de leur chariot. Et choisiront feuilles de chêne et hortensias sombres pour créer des bouquets harmonieux. Un principe apprécie par les chalands et les habitués du quartier qui s'approvisionnent ici les yeux fermés et sont de plus en plus nombreux à succomber à l'offre d'abonnement : un bouquet livré chaque mardi, jour de chine à Rungis, conçu exprès pour leur vase favori. Mais ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. Ces scénographes du végétal ne s'arrêtent pas là. Ils proposent également d'aménager les rebords de fenêtres, les balcons et les cours des citadins. Pour les plus audacieux, ils ont une étonnante sélection de plantes pas ordinaires. Certaines d'entre elles défient les lois de la normalité par leur grande taille, d'autres par leur allure. Pour preuve, les « Filles de l'Air » (Tillandsia, pour les initiés), petites plantes vivant sans eau, fleurissent dans plusieurs coins de la galerie.
«Ce que j'aime, c'est la morphologie, les courbes originales de certaines fleurs ».
Pour les moins téméraires, quelques objets de déco peu connus sont distillés ça et là. Mais uniquement des créations ayant un lien avec la nature. Les vaporeuses lampes en papier de Béatrice Desrousseaux voisinent ainsi avec les sensuels objets du céramiste Marc Albert et les sapins en osier de Laurent Weiss. Tandis que dans un coin, les stickers muraux aux motifs fleuris de Pré d'Eau cohabitent avec les coussins aux allures de galets géants en feutre de Smarindesign. Enfin, pour ceux qui n'ont définitivement pas la main verte, mais sont en manque de chlorophylle, la galerie organise des expositions liées de près ou de loin à la nature. Mais ici, pas question de suspendre simplement toiles et photos sur les murs. Tous les sens du visiteur doivent être mis en éveil. Lors de l'expo Bon pied, bon œil l'été dernier. un parcours invitait le visiteur, déchaussé, à marcher sur des graviers, des cailloux, du sable et de la mousse tout en découvrant les clichés de pieds de célébrités - Manu Chao, Philippe Noiret, David Douillet - signés Amélie Debray. Enfin, last but not least, la galerie organise des ateliers pour tous les âges. Une chose est sûre, avec des idées plein la tête, Solveig n'est pas prête de se reposer sur ses lauriers.
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